Laver son linge aux noix de lavage.
J’en ai vendu, je sais que c’est super tendance « écolo ». Les noix de lavage, c’est une catastrophe écologique en puissance (déjà bien ancrée hélas). En gros, ça donne lieu, en Inde, à des mafias locales qui ramassent tout ce qui traîne. Alors qu’avant, on les laissait là et ça protégeait le sol, ça le nourrissait, voyez, genre bois raméal fragmenté, sauf qu’on n’avait pas besoin de faire du BRF vu que les marrons tombés au sol le faisaient tout bêtement !
Oui parce que les « noix de lavage », ce sont tout bêtement des marrons d’Inde décortiqués. On vous vend ça comme étant super écolo et éthique. En gros les chefs de village se font la guerre, pillent les forêts (oui, on n’en faisait rien « nous », la forêt, elle, en avait besoin pour maintenir son sol vivant), contraignent les gamins à bosser au lieu d’aller à l’école, vous les envoient par bateaux/avions dans des jolis sacs en coton « bio » (cf. la culture du coton niveau écolo, même en bio, on repassera) pour vous les vendre à prix d’or.
Allez une aprèm en forêt cet automne et vous en ramasserez assez pour toute votre année ! Vous pourrez même exploiter honteusement vos enfants pour cela si vous voulez avoir des noix de lavage aussi efficaces que les originales ! Parce que, honnêtement, pour ce que ça lave, autant vous passer complètement de lessive, non ? (Essayez, vous verrez que ça marche tout aussi bien).
Le shampoing sec au cacao (ou au rhassoul et à un tas de poudres bizarres qui viennent de loin)
Passons sur le côté « écolo » qui consiste à aller chercher à l’autre bout du monde des produits transportés par avion pour nous concentrer sur le côté « trop hype » de passer au no-poo (économie d’eau, de produits chimiques et de temps vu que tu ne te laves plus les cheveux !) en se tartinant la tête de maïzena et en ressemblant à une vieille mémé même en ayant brossé tes cheveux pendant dix minutes pour évacuer la poudre.
Oh, certes, « tu sens bon le cacao après ! » mais franchement, si c’est pour repasser toutes ses fringues à la machine… (ainsi que le tapis de la salle de bain, sauf si tu as prévu le coup et tu t’es mis dans la baignoire toute nue pour te peigner les cheveux… après il faut te rincer toi et la baignoire, vas-y le cacao, c’est la m…. à nettoyer à l’eau ! Je ne vois pas où est l’économie de temps, ni d’eau.)
Remplacer le sucre de betterave par tout un tas d’alternative plus « saines ».
En gros, le sucre de betterave, c’est fabriqué en France de A à Z : on plante la betterave à sucre, on la cultive et on la transforme juste au nord de Paris (vous savez, la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais-Picardie ? Ben c’est là, n°1 mondial du sucre de betterave) et c’est vegan (parce que le blanchiment sur poudre d’os, c’est interdit en Europe)
Ok, c’est pas forcément très écolo parce que les tracteurs consomment du diesel (de betterave ! ou alors de l’huile de colza aussi cultivée en France parce, même si c’est pas très légal, c’est souvent moins cher), et puis il y a la transformation de la betterave en sucre, qui est un procédé industriel lourd.
Un sucre, ça reste un sucre : qu’il soit de canne brésilienne, de rapadura argentin, d’agave mexicaine (argh ! super naturel le sirop d’agave… comme si ça coulait tout seul de la plante), ou de betterave, c’est pareil. Si c’est que du glucose, ça fait monter l’index glycémique (pas bien pour le régime) mais si c’est que du fructose, ça tape sur le foie et c’est peut-être même pire que le glucose. Un sucre, ça reste un sucre, qu’il soit complet ou raffiné. Apprenez à manger sans ajouter de sucre déjà, ça sera pas mal !
Pour ce qui est du « non industriel et local », vous pouvez passer au miel bio de votre petit apiculteur du marché en vérifiant que c’est bien sa propre production qu’il vend et pas un « mélange de miels de l’UE et hors UE » comme certaines marques jouant sur le côté « apiculteur français » le font parfois. Mais bon, le miel c’est pas vegan (des fois, il faut savoir choisir).
Coudre du sopalin « lavable »
C’est la dernière idiotie tendance que j’ai vu sur les blogs écolos. Coudre du sopalin réutilisable. Ouais parce que vois-tu, avant on n’utilisait pas du tout de torchon pour ça, nan ! Ou de serpillère, ou d’éponge, non. On laissait tout ça par terre, la table recouverte de gras rance et le sol imbibé de liquide nauséabond (parce qu’en plus c’était des sols en terre battue, vous savez, dans le temps).
Le principe, en gros, c’est prendre un truc qui a été inventé par des industriels (mais qui en soi n’était pas indispensable « avant » d’avoir été inventé), et de faire la même chose en lavable. Un peu comme les lingettes lavables sont une « révolution » à qui ne connait pas l’usage basique du « gant de toilette »…
Perso, j’ai cousu et vendu des centaines de lingettes lavables (bi-couche « polaire-bamboo » bonjour la cata écolo, mais avec l’argumentaire en béton, ça marche du feu de Dieu auprès des clients) alors que pour mes trois gamins, je n’ai jamais utilisé QUE des gants de toilettes 100% coton.
Pour en revenir au sopalin : un torchon, une serpillière ou une lavette, bien choisi, c’est 100% biodégradable. Là, le sopalin lavable, c’est du bi-couche (avec souvent un côté polaire ou microfibre, donc PAS biodégradable) avec des pressions plastique ou du velcro (donc PAS biodégradable). Il faut le laver (comme un torchon), mais il faut aussi le repasser (le « bicouche » c’est souvent une horreur si c’est pas repassé un minimum) et le ré-assembler feuille par feuille, alors que le torchon si tu n’es pas maniaque, tu le plies juste un peu et basta !
Non parce que c’est complètement idiot : le sopalin lavable est souvent utilisé par des personnes qui se veulent « zéro déchet ». Le principe de base du zéro déchet, c’est d’abandonner les habitudes consuméristes et de se simplifier la vie comme on faisait « avant » (parce qu’avant, les gens n’étaient pas des crétins ignares couverts de saletés et vivant dans des grottes quand même)
Donc là, on va prendre un objet qu’on pense indispensable pour le remplacer par un truc identique mais « lavable », au lieu de penser « comment faisait-on avant ? » Ce qui au final ne simplifie rien et rendra l’abandon du truc plus facile : le jour où ils (elles surtout) seront fatigués de devoir rattacher toutes leurs « feuilles de sopalin lavable », ils retourneront au sopalin jetable. Game Over le sopalin lavable.
Alors que si tu prends un torchon/serpillère/éponge pour faire le job, comme tu les as déjà dans ta cuisine, tu ne penses même plus qu’il y a un usage pour le sopalin. Perso, je n’achète qu’un rouleau de sopalin jetable par an, pour les vacances, car c’est le seul moment où je me tape la lessive à la main dans un micro évier de camping (et je ne le finis même pas en 15 jours). Mais en dehors de ça, le sopalin… connaîs pas !
C’est marrant, le virage qu’a pris ton blog, mais personnellement, je trouve ça très intéressant. 🙂 Justement pour les raisons que tu mentionnes, je suis pas mal moins « écolo » que j’aimerais l’être, parce que j’y vais tout doucement : il faut que je trouve LA solution qui va vraiment me convaincre avant que je change mes habitudes… Mon style, c’est plutôt d’essayer d’utiliser moins et de réutiliser beaucoup. À l’époque où je me maquillais presque tous les jours, j’arrivais à faire 6 démaquillages sur un seul « coton », par exemple. Ou j’utilise les enveloppes du courrier que je reçois pour faire du papier brouillon (et oui, j’écris en tout petit pour y caser le max de choses). Évidemment, mon chum se moque beaucoup de moi, mais on ne se change pas!
Il y a un truc que je fais pour des raisons écolo sans en être totalement convaincue, c’est les couches lavables. Ça me fait un peu penser à ton sopalin lavable (niveau matières et conception, en tout cas). Alors, c’est sûr que c’est moins de déchets, mais le lavage requis pour se débarrasser réellement de selles et d’urines est vraiment INTENSE. Donc gaspillage d’eau, d’électricité, de temps… J’achète aussi des couches jetables « écolo », soi-disant biodégradables (même si on sait que rien ne se « biodégrade » dans une décharge), fabriqués avec moins de cochonneries, et je me dis qu’entre tout ça, je ne fais pas le pire, mais bon… Je pense que le plus écolo serait d’avoir un immense chaudron que tu peux remplir d’eau et faire bouillir au-dessus d’un feu de bois, et y tuer toutes ces sales bactéries de pisse et de merde. Tranche de vie : j’ai déjà fait bouillir mes couches à la casserole sur la cuisinière (à l’époque où notre laveuse n’était juste pas assez puissante pour dealer avec la nature de cette saleté) et… non. Ça n’a juste pas de bon sens (vu que tu ne peux y mettre qu’une couche à la fois et que ça mousse et déborde de partout quand même).
Pour avoir vendu et utilisé des couches lavables, c’est un peu différent : avant c’était des langes, ce n’était pas pratique. Les couches lavables actuelles sont plus écolo que les jetables. Ce n’est pas encore idéal, mais c’est déjà un mieux au niveau déchet (à moins d’utiliser des couches en tissu bio et pas trop néfaste – lin, chanvre – et des culottes de protection en pure laine – pas les plus pratiques)
L’eau qu’on utilise peut être retraitée, elle n’est pas « gaspillée » (l’eau c’est un cycle, donc le « gaspillage » n’est pas réel, l’eau ne disparaît pas quand on l’utilise), c’est toujours mieux que le fait de transformer du pétrole en couche puis de le brûler (donc ne pas pouvoir le récupérer après) ou de le mettre en décharge (là, il y a gaspillage réel d’eau car la couche continue d’absorber, l’eau sort donc du cycle, et pollution des terres et donc de l’eau qui se trouve en dessous).
Pour les bactéries, à moins que ton bébé soit malade, j’ai toujours lavé à 40°c mes couches sans problème. Ok, elles deviennent grises, parfois il reste des traces mais ce sont des traces « propres » la plupart du temps. Les faire bouillir, ça ne sert à rien du tout. Si tu ne connais pas les « papiers » à couche (qui peuvent se réutiliser une ou deux fois s’ils n’ont pas été souillés de caca), je te le conseille, ça nous à sauver la vie niveau change !