Opéra et code du travail

Hier, je suis allée voir Le Trouvère à l’Opéra de Lille.

Mise en scène plus que correcte même si le fait de tout transposer dans un univers contemporain brouille un peu les pistes : le couvent devient la Croix rouge et les gitans ne sont pas clairement définis : réfugiés ou sdf-hippies ? (dommage vu que c’est un opéra très stéréotypé, ça aurait permis une vision un peu plus claire) Mais très bonne utilisation de l’espace scénique, y compris en hauteur.

Niveau chanteurs, rien à redire, et Sung Kyu Park en Manrico a même été très apprécié (et très bon, il faut le dire). La direction aussi, RAS ! Bref, une soirée vraiment agréable.

Je ne connaissais pas cet opéra (à part un ou deux airs) et j’ai été ravie. Sauf la fin. J’en ris encore (c’est nerveux et en même temps, tellement inattendu que c’est risible).

Le Trouvère n’a rien de subtil : deux frères séparés à la naissance aiment la même femme, et ils vont s’entretuer pendant 2h. Dès les premières minutes, l’histoire est posée et rien n’est dissimulé. C’est grossier, mais bon, y’a la musique de Verdi donc on s’en fiche un peu. Peu d’action, mais des airs verdiens à rallonge, des trios, des chœurs. Du Verdi quoi ! Sur la fin même, vingt minutes pour discuter d’une insomnie, vingt minutes pour que l’héroïne se sacrifie. Et puis…

« Oh les gars, dans deux minutes, on doit payer les heures supp !
– Non ! Déjà ?
– Si si je te jure !
– Ok, on remballe ! »

Dong ta ta ta tsoin tsoin boum boum boum. Rideau.

Et le spectateur se demande s’il ne manque pas un acte, parce que c’est quand même un peu raide.

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